Après trois décennies passées à monter des groupes qui splittèrent les uns après les autres (dont les plus notables restent Trashfire et Blackened Sorrows qui écumèrent les scènes du Grand Est entre 2003 et 2013), Xâv, Rêveur de Chansons et Voleur de Sons, repart de zéro et revient du néant sous le nom de Röcktânsky avec MOTÖROÂR, projet solo où les machines ont remplacé les musiciens.

Ce schizophrénique trip expérimental inclassable de Mad-Max-Manyak-Muzyk propose un Öpéra punk-rock Âpocalyptique (THE NIGHTMÂRES OF THE WÖLF) en quatre parties, sorte de mélange entre «No Sleep Till Hammersmith» de Motörhead et The Wall» des Pink Floyd, où les morceaux sont liés entre eux par des mixages sonores à base de bande-son de films (Mad Max, Batman, Apocalypse Now, Blade Runner, Psycho, Shinning….). Ces «attaques soniques» chères à ce vieux Lem peuvent au premier abord dérouter quelque peu car elles interviennent parfois pendant les morceaux mais le résultat correspond à la devise de Blue Öyster Cult : faire ce que personne d’autre n’ose faire.

Le fil conducteur de l’ouvrage est l’inéluctable marche du Temps, au fil des saisons et des étapes de la vie de la naissance à la mort et l’ensemble aborde de sombres sujets et évoque les penchants les plus noirs de notre piètre humanité (autodestruction, écocide, solitude, folie, défonce, amours mortes….)

La première partie de ce gros chantier, ÂGÖRA, est désormais prête à être exécutée (et le terme est faible) en live et le Road Warrior aux guitares acérées et à la voix déchirée est prêt à se tracer sa Fury Road, une route de décibels sauvages, de V8 rugissants et de sirènes hurlantes, dans un ouragan de riffs enragés.