J'ai le plaisir d'interviewer aujourd'hui pour MetAlsace Haeredium, un jeune groupe originaire de Strasbourg.

Bonjour à vous et merci d'avoir accepté cette petite interview. Pouvez-vous nous présenter le groupe et ses membres ?

- Bonjour ! Donc, nous sommes le groupe Haeredium, composé de 5 musiciens : Nicolas à la batterie, Quentin à la guitare, Rémi à la basse, Alexia au clavier et Sébastien au chant et à la guitare. Le groupe existe depuis presque 10 ans, et nous sortons prochainement notre deuxième album.

Formé en 2009, Haeredium verse dans le folk metal et décolle vraiment avec la sortie de son premier album « Aurora » en 2014. Vos in-fluences se puisent dans la musique folklorique, le heavy, le power et le folk metal (Korpiklaani, Eluveitie, Ensiferum etc...) ; pourquoi chanter en Anglais, mais aussi en Français ou en Allemand ?

- Dans le métal, l'expression en Anglais est largement majoritaire. La langue historique du rock et de tous ses sous-genres est l'anglais, on retrouve donc une majorité de textes en Anglais dans nos compositions. Cependant, je dirais que le métal « folk » a laissé une place importante aux langues plus « locales » aujourd'hui. Beaucoup de groupes de folk métal s'expriment dans leur langue avant tout. Le Français est de manière générale assez peu représenté dans ces styles et nous avons voulu tester ce mélange sur nos compositions. Concernant l'Allemand, c'est une langue avec laquelle nous avons évidemment une proximité ici en Alsace.

Vos thèmes de prédilection sont la nature et la mythologie. Quel message souhaitez-vous transmettre ?

- Je dirais que notre premier album est, surtout au niveau des textes, très influencé par les idées générales présentes dans le folk métal, notamment la mythologie. Dans notre deuxième album, il y est beaucoup plus question de la nature, en effet, et même de l'environnement et de sa protection. A côté, il y a bien sûr toujours des morceaux plus « fun », invitant à la fête. En règle générale, même si cela peut-être plus ou moins subtil selon les textes de nos différents morceaux, le message pourrait être «vis ta vie comme tu l'entends, sois humain et sois en accord avec toi-même ».

Haeredium : « Héritage » en latin. Pourquoi ce choix ?

- Déjà, parce que ça sonne bien ! Et plus sérieusement, car c'est un mot qui peut avoir plein de sens, que l'on peut appliquer à plein de domaines. L'héritage, à notre niveau, est celui des influences musicales que l'on essaie de retransmettre et auxquelles on souhaite faire honneur. On peut voir un peu ce que l'on veut dans le mot « héritage », mais pour nous c'est surtout essayer d'apporter notre contribution dans le très vaste monde de la musique.

Votre second album « Ascension » sortira le 15 mars prochain. Y a-t-il une évolution (musicale et/ou dans les thèmes) par rapport à « Aurora » ?

- Oui, comme j'en parlais déjà au sujet des textes, ce nouvel album est musicalement plus travaillé dans tous les aspects. Le premier album était une compilation de morceaux anciens et d'autres composés bien plus récemment, alors que les compositions du deuxième album sont toutes nées à la même période. On ressent cette unité plus marquée entre les morceaux. Pour ce qui est de la musique elle-même, nous avons voulu exploiter davantage chaque code du genre : le côté « métal » est plus lourd, plus technique, plus agressif, et le côté folk toujours présent et plus mélodique, plus riche, plus construit.

La scène est importante pour vous. Vous avez déjà joué en France, bien sûr (Alsace et régions limitrophes), mais également en Suisse. Y a-t-il un/des pays où vous aimeriez particulièrement vous produire ?

- Nous avons eu l'opportunité de faire pas mal de scènes, effectivement, et quelques concerts en Suisse où le métal et les musique alternatives sont bien suivies et soutenues. A ce jour, nous n'avons pas encore joué en Allemagne, qui est pourtant juste à côté. Je pense qu'il n'est pas évident de se faire une place chez nos voisins car le pays est déjà doté de très bons groupes de métal, et pour lesquels le public est impliqué. Pour nous, l'Allemagne serait un beau challenge !

Nous vous avions découverts au Metalfest à Reichstett en juin dernier. Qu'avez-vous pensé de ce petit festival local dont c'était la seconde édition ?

- C'était également notre deuxième participation à ce festival, nous y avions déjà joué lors de l'édition précédente. C'est un excellent souvenir, le cadre étant déjà très atypique, mais en restant tout de même très proche de Strasbourg, ce qui permet de faire venir un certain public. L'organisation était optimale et nous avons beaucoup apprécié notre passage là-bas. On sait qu'il n'est pas évident de faire vivre un festival local de nos jours et que les gens qui s'y impliquent donnent de leur temps et de leur énergie sans compter, c'est pourquoi ce festival mérite vraiment d'être soutenu et de poursuivre son petit bout de chemin. Il y a peut-être en Alsace un futur Hellfest, qui sait ? :)

Un rituel spécial avant de monter sur scène ?

- De la concentration, surtout ! Quelques échauffements, quelques bières et c'est parti !

Pour finir, le clip de la chanson « Breathe » est sorti tout récemment. On y retrouve de très beaux paysages. Où a-t-il été tourné ? Y aura-t-il d'autres chansons du futur album mises en image ?

- Le clip est aussi un produit 100% local ! Nous avons tourné dans la vallée de Munster ainsi que dans les Vosges, près de Gérardmer. Pour cet album, ce sera la seule vidéo réalisée. Pour un second morceau sorti dernièrement (15 février) nous avons publié une « lyric video ». Concernant la vidéo de « Breathe », nous voulions un visuel qui sorte des clips habituels où l'on voit surtout le groupe jouer et où le décor, l'environnement, est plutôt secondaire. Nous voulions mettre en avant une idée de grandeur, d'unité, à travers ces images et la musique en est la trame sonore.

Merci encore à vous d'avoir répondu à ces quelques questions ; je vous laisse conclure cette interview !

- Merci à toi ! Bonne continuation et longue vie à MetAlsace !